Cher Aurélien Bellanger
la rediffusion ce matin sur France Culture de
votre chronique du 5 septembre (*) m'a renvoyé au sous-titre de ce petit journal un temps abandonné.
A l'heure où l'Angleterre, si fière de son passé, voit son avenir plus lumineux hors de l'Europe, la Suisse, dont la lente - parce que démocratique? -
construction fédérale peut être tout autant - voire plus? - sujet de fierté, montre par rapport à l'Europe une toute autre attitude, prudente mais très constructive.
Est-ce parce que, ayant été au centre de l'Europe (du moins de sa partie occidentale) au temps où ses puissants voisins dominaient le monde dans la concurrence et la violence, elle a acquis une juste appréciation du temps nécessaire pour fonder un système politique pacifique et sage ?
L'Europe d'après le Brexit se préoccupera toujours de bons rapports avec ses voisins périphériques mais ne devra pas oublier qu'en son centre il existe toujours, sans doute jusqu'à ce qu'elle ait réussi une Union plus attirante et convaincante que l'actuelle, un pays désireux d'y entrer mais prudemment évaluateur de ses progrès.
(*) Ce texte est beau en effet mais le dernier
paragraphe me dérange. La Suisse est elle si lisse, enfermée sur
elle-même, égoïste et destructrice des Alpes ? En somme gardienne d'abris anti-atomiques bourrés de l'or que les
milliardaires d'Europe y cachent ?
Je pense pour ma part que les suisses sont des affreux comme les autres
mais que leur positionnement géographique difficile et la rude vie en
montagne en a fait des gens qui savent que seul on ne peut y arriver et
que la solidarité est un moyen de s'en sortir. Ce qui implique
aussi un sens profond de l'écoute et du dialogue et une
capacité aux compromis importante. Ce n'est hélas pas
l'image que donne la bourgeoisie des grandes villes et la
position anti-européenne de la droite dure. Si les Alpes sont le cœur de
l'Europe alors prenons en le meilleur, soit cette solidarité et
cette capacité à parler... et à écouter.
Voilà ma réaction à chaud....
Luigi
